- AUVERSIEN
- AUVERSIENAUVERSIECréé d’abord par G. Dollfus pour la seule partie basale des sables moyens à Auvers-sur-Oise près de Paris, le terme a été étendu à partir de 1905 à tous ces sables, d’Auvers à Beauchamp et à Ézanville, plus le calcaire de Ducy. L’Auversien représente ainsi le Bartonien inférieur, assise principale de Nummulites variolarius , ces dernières pouvant atteindre l’extraordinaire densité de 600 000 individus par kilo de roche, exemple typique de thanatocénose: il s’agit d’un gravier organo-détritique où les individus sont roulés et parfois mélangés à d’autres nummulites, notamment Nummulites planulatus du Cuisien. L’Auversien correspond sensiblement au Lédien des géologues belges. L’Auversien représente le début du cycle bartonien. Un peu moins étendue que la mer lutétienne, la mer auversienne est aussi un peu plus isolée. Séparée du bassin belge par le dôme de l’Artois, elle a contourné le pays de Bray comme en témoignent l’abondance des galets et la forte proportion de disthène d’origine albienne dans les sables d’Auvers au voisinage de l’anticlinal. Dans nulle autre formation éocène les variations latérales de faciès n’ont été aussi fréquentes, faisant éclore une abondante terminologie: sables d’Auvers, de Beauchamp, du Guépelle, d’Ermenonville, de Fleurines; calcaires de Jaignes, de Nogent-l’Artaud; argiles de Villeneuve-sur-Verberie et, en tenant compte des formations sus-jacentes (marinésiennes), sables d’Ézanville, de Mortefontaine, de Cresnes, de Marines, d’Argenteuil, de Monceau; calcaires de Ducy et de Saint-Ouen. Le passage de la mer aux lagunes se faisait essentiellement en allant vers l’est et vers le sud, à l’abri de cordons ou de plages où sont venus s’échouer, au Guépelle par exemple, une riche faune de mammifères à Lophiodon parisiense et Paleotherium eocenum . La provenance des sables auversiens est en majeure partie continentale: reprise des sables de l’Éocène inférieur au nord, de ceux du Crétacé au Trias et du Paléozoïque au nord-est et à l’est, que confirme la présence de rares galets du Paléozoïque ardennais. À la fin de l’Auversien et plus précisément dans l’est du bassin, une émersion temporaire provoque la formation de paléosols de type podzol tropical accompagnés de grésifications discontinues et parfois superposées, bien visibles en de nombreux points. En même temps, des remaniements éoliens affectaient les sables de Beauchamp sur une plus ou moins grande épaisseur. C’est le faciès de Fleurines dans le Valois et le Tardenois, caractérisé par des sables blancs fins et très purs.
Encyclopédie Universelle. 2012.